Article 7 : Nouvelles et projets en cours


Me re voilà ! Et oui, après un petit moment d’absence, voici un nouvel article ! D’abord quelques nouvelles du travail sur le terrain, puis quelques anecdotes sur la vie ici.


Durant ces deux derniers mois, j’ai continué mes visites de programme, la formation des responsables, la rencontre avec les filleuls, les activités, les rédactions de dossiers : beaucoup de travail en somme ! 


J’ai aussi passé de superbes vacances bien reposantes au bord de la plage avec mes parents, cela m’a fait un bien fou. Je pensais que le retour au riz, à l’eau froide, au réveil à 6h, aux cochons et aux poules allait être très difficile. Mais pas du tout, j’étais très contente de retrouver mes petites villageoises. Des femmes tellement adorables et incroyables.





Donc tout d’abord, des nouvelles du terrain et du travail de ces deux derniers mois.

Je suis allée visiter cette semaine le 3ème camp de réfugiés avec lequel nous travaillons. Le camp de Mai Nai Soi situé au Nord-Ouest de la Thaïlande. Celui-ci abrite un peu plus de 10000 Karennis, ethnie minoritaire de Birmanie persécutée depuis plus de 20 ans. Ce camp de réfugiés est le plus sévère de tous : interdiction à un non réfugié de dormir dedans, vérification accrue de l’identité dans 2 check points, surveillance 24H/24 par des militaires…  J’ai donc visité le camp et rencontré tous les filleuls durant une journée. 
(Sur la photo ci-dessus vous pouvez voir l'équipe du COERR (Catholic Office for Emergency Relief and Refugees) avec laquelle nous travaillons à Mae Nai Soi).

Les enfants que nous parrainons dans ce camp ont tous des histoires particulièrement dures à entendre : trafic humain, violence, abus, mutilation… Cependant ces enfants sont comme toujours adorables et souriants. Après ma visite, et après avoir confirmé à ma chef que c’était un programme qui fonctionnait très bien, j’ai obtenu son autorisation pour augmenter le nombre de filleuls. A ma prochaine visite je pourrai donc rencontrer 10 nouveaux enfants pour que nous puissions leur trouver un parrain.
(Sur la photo ci-dessus vous pouvez voir les enfants durant l'atelier d'écriture de lettres à leurs parrains).

Concernant mon programme en zone noire de Birmanie, je devais y aller mais ma visite a finalement été annulée quelques jours avant mon départ. Tout d’abord certaines questions se posaient sur la légalité du poste de frontière par lequel j’aurai dû passer. De plus l’armée Birmane a attaqué les villages Karens dans lesquels je devais me rendre. Une visite était donc impossible à envisager au niveau sécurité.

Nouvelle très importante aussi : la réunion de zone. Notre responsable Thaïlande-Laos qui travaille en France vient rendre visite aux volontaires en Mars. Le 9 Mars, elle et le responsable opérations qui travaille à Bangkok viendront dans ma zone afin de participer à une réunion avec tous les responsables de mes programmes. Beaucoup d’organisation donc, surtout qu’il faut anticiper le « Thaï style ». Nous nous réunirons tous dans un de mes programmes, à Mae La Noi, et nous aurons beaucoup de points à aborder : Enfants du Mékong et notre action, les besoins dans ma zone, les suggestions et demandes des responsables, le fil conducteur pour les années à venir …

Concernant la rédaction des dossiers, il y en a beaucoup en ce moment !

Je suis en cours de rédaction d’un dossier pour l’ouverture d’un programme de parrainage dans une très grande école en montagne. Un programme de parrainage est une structure (école, centre d'accueil, foyers scolaires, camps de réfugiés...) dans lequel des enfants ont besoin d'un soutien financier pour pouvoir continuer leurs études. Dans cette école, une professeure de sciences est venue me demander l'aide d'Enfants du Mékong. Elle est en effet choquée du nombre d'élèves qui arrêtent l'école très jeunes par manque de moyens ou pour retourner aider leurs parents dans les champs. Elle a entendu parler de nous car une de ses amies est professeure dans une école où nous parrainons actuellement des enfants. Une fois le dossier d'ouverture terminé, Enfants du Mékong devra donner son accord final. Je pourrais alors rencontrer des filleuls pour que nous leur trouvions un parrain, et former la professeure de sciences qui deviendra la responsable du programme. 

Dans le cas des projets, beaucoup d’avancement aussi. 
Comme je vous l’avais expliqué dans mon premier article, nos projets évoluent en 4 stades. Le premier stade est la description : je dois écrire un grand dossier expliquant tous les aspects du projet : pourquoi ce projet, ou se fera-t-il, qui s’en chargera, quel est le budget, quelles seront les personnes en charge… Si le projet est validé par le siège Enfants du Mékong après réception du dossier descriptif, nous passons au stade 2 : le dossier de demande de fonds. Après rédaction de ce dossier, je dois l’envoyer au service partenariats afin qu’ils puissent chercher des donateurs. Une fois les fonds reçus (ce qui peut être très long), le projet pourra commencer. C'est la phase 3 durant laquelle je dois rédiger un ou plusieurs dossiers intermédiaires pour tenir informés les donateurs de l'avancement. Enfin, en phase 4, la rédaction du dossier final ou je décris le résultat sur le terrain.

Dans mon cas, j’ai un projet en phase 1 (description), un projet en phase 2 (demande de fonds), et un projet en phase 3 (démarrage et rédaction de dossiers intermédiaires).

Mon premier projet en phase 1 pour lequel je rédige le dossier descriptif est celui construction d’une bibliothèque dans une petite école de montagne. Cette bibliothèque serai utilisée par les élèves des 11 écoles alentours, ce qui représenterait plus de 1000 enfants qui réclament depuis plusieurs années que leurs directeurs leur offrent une chance de lire.

Mon projet en phase 2, pour lequel je rédige un dossier de demande de fonds est un projet de construction de dortoirs pour des enfants dans le camp de réfugiés de Mae La Oon. L’association KWO avec laquelle je travaille dans les camps m’a demandé de l’aide car elle ne trouve plus les moyens d’acheter du matériel de construction. En effet, pour rappel, dans les camps de réfugiés les bâtiments doivent être reconstruits tous les ans car tout est en feuilles et en bambous suite à l’interdiction du gouvernement de construire en dur.



Mon projet en phase 3 est le projet d’accès à l’eau pour le village de Ban Mae Salee. Celui-ci devait commencer ce 12 février mais les deux responsables locaux étaient débordés dans leur village, ils ont donc reporté le début des travaux, sans date exacte : Thaï style, il faut s’y habituer !
Voici pour les nouvelles concernant le travail.

Concernant la vie ici, le fait de vivre avec les locaux me conduit souvent à des expériences hors du commun.




Il y a trois jours, j’ai assisté au nouvel an Lisu. Les Lisu sont une ethnie Tibeto-Birmane vivant au Nord de la Thaïlande, en Birmanie, et en Chine. Une professeure d’un de mes programmes m’a emmenée avec elle et son mari dans le village. Tout le monde était habillé en habits traditionnels et a dansé jusqu’au bout de la nuit. L’alcool de riz était bien sûr de la partie… Des photographes de National Geographic étaient aussi présents pour couvrir l’événement, c’était vraiment beau.






Je suis aussi allée à la cueillette du café dans un de mes programmes ! C’est dur et long mais beaucoup moins physique que la récolte de riz. Ce qui est compliqué c’est de récolter les graines de café une par une, car c’est long et minutieux. De plus, les arbres à café poussent sur des flancs de montagne très escarpés donc nous tombons toutes les 10 minutes au milieu des araignées et autres insectes venant d’une autre planète.


J’en ai aussi appris plus sur le bétel. Vous savez, cette substance qui donne la bouche rouge à de nombreuses personnes en Asie ? Le bétel est très présent en Birmanie et en Thaïlande du Nord. C’est une préparation à mastiquer que chaque villageois se prépare en entourant des noix de betél et des racines à l’intérieur d’une feuille de bétel. Cette préparation, très consommée par les paysans et villageois des campagnes, permet de faire disparaître la fatigue et la douleur. Les personnes ici peuvent mastiquer du bétel pendant des heures. Ils crachent de temps en temps un liquide rouge qui vient de l’oxydation de la racine par la noix de bétel. La plupart des personnes âgées des campagnes n’ont plus de dents et le peu qui leur restent sont rouges foncées de part cette mastication abusive. C’est une drogue très addictive de plus en plus vue comme dangereuse.

Enfin, il y a eu une réunion de personnes âgées dans mon village suite à un projet du gouvernement qui consisterait à construire des bâtiments d'accueil spécialisés pour les personnes âgées. Une grande première ici, surtout pour les ethnies minoritaires des campagnes. Tout le monde était sur son 31 !











Petite anecdote : je suis tombée en panne 2 fois en 2 mois, et oui il faut bien des galères aussi. Un pneu crevé une fois et une moto qui s’est arrêtée d’un coup en pleine route la deuxième fois. J’ai dû marcher 6 km, sur une route sans réseau, en plein soleil, avec mon sac : c’était super !





Voilà pour les nouvelles. Les vacances scolaires commencent mi-Mars ici et durent 2 mois. J’essayerai d’aller visiter le maximum d’enfants en profitant du fait qu’ils rentrent chez eux et ne sont plus en dortoirs ou centres d’hébergements.

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